Histoire

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La commune de Saint-Alban est née d’un démembrement ancien d’une paroisse primitive (Plou…). Géographiquement, elle englobe tout le versant sud de la commune de Pléneuf. Elle est traversée du Sud au Nord par la rivière « La Flora » et d’Est en Ouest par une grande chaussée primitive reprise lors de l’occupation romaine.
Avant le 19ème siècle, elle possédait un accès maritime qui n’existe plus suite à l’envasement. Une parcelle communale servait aux agriculteurs pour récolter du goëmon. Lors de la rénovation du cadastre napoléonien, un fonctionnaire a attribué cette parcelle à la commune de Pléneuf.

Cette configuration fluviale et cet axe de liaison ont favorisé de très bonne heure l’installation humaine. Ils laissent à penser que les lieux occupés par l’église paroissiale et la chapelle Saint-Jacques étaient, dans les temps préchrétiens, dédiés à des cultes païens. Contrairement aux rivières voisines, la dénomination Flora n’est pas, d’un point vue étymologique, d’origine celtique. La déesse romaine des fleurs se nommait « flora » et la vallée fluviale est depuis longtemps désignée comme le pays des fleurs (jonquille).
De nombreuses traces archéologiques attestent de la présence de communautés humaines dès la Préhistoire (outils lithiques : broyeurs – silex taillés). Des collectes de débris de céramiques et de poteries témoignent de la présence continue d’habitats jusqu’à la période historiques.

Le territoire est habité par la tribu gauloise des coriosolites (capitale Fanum martis = Corseul) dont l’accès à la mer s’effectuait par le port de Rhéginea (= Erquy, commune limitrophe) tous deux portés sur la carte de Peutinger.

Une voie romaine (Carhaix – Corseul) traverse la commune d’Est en Ouest. Des indices de l’occupation gallo-romaine sont attestés par des monnaies aux effigies des empereurs, des matériaux traditionnels de construction de cette époque (tuiles) et de la céramique. Des traces d’activité agricole (meule) et du travail du fer (scories) ont été décelées de part et d’autre de cette voie. Cette chaussée se dirige vers le lieu-dit « Saint Maurice » en Planguenoual et s’abîme dans les vasières de la baie de Saint-Brieuc. Toutefois, encore carrossable au 18ème siècle, elle permettait l’approvisionnement des vaisseaux royaux à l’ancre en baie.

Notre contrée a reçu la fréquentation des évangélisateurs. Ces Saints bretons insulaires, à la religion chrétienne si spécifique ont laissé leurs empreintes. Un des plus célèbres avec Saint Yves, Saint Ronan a évangélisé ce pays et est mort en sainteté à Hillion, avant d’être emmené, contre l’avis de l’épiscopat briochin, sur un char conduit par des boeufs et inhumé à Locronan (29). La toponymie révèle des noms d’origine celtique sous-jacente, bien que le gallo ait transformé ces vocables adaptés à sa prononciation.

Notre commune reçoit le nom d’un Saint martyr d’Outre-Manche.

La voie romaine a été l’itinéraire choisi des pèlerins anglais débarqués à Dahouët pour s’engager sur le pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle, des bretons effectuant le « Tro Breizh » (voyage autour de la Bretagne pour prier les sept saints fondateurs).

Les templiers surveillaient cette route et possédaient quelques biens sur la paroisse. La présence de ces moines soldats est attestée par l’établissement de Saint Jacques qui à la suite de la disparition de l’ordre devint propriété du Duc Jean III qui s’approprie leurs biens. Il fait reconstruire le choeur de l’église et poser la grande verrière. Il décide de la construction d’un clocher porche, travaux incomplets suspendus à son décès.

Au Moyen-Âge, Saint-Alban s’enorgueillit d’avoir sur son sol la maison natale de Guillaume Pinchon, futur évêque de Saint-Brieuc, un des premiers saints bretons canonisé par l’Eglise de Rome. Un droit est accordé pour organiser chaque année et en septembre une foire aux chats.

Les guerres de successions entre Montfort et Penthièvre mettent le duché sens dessus-dessous. Les campagnes environnant Lamballe, place forte du Penthièvre, subissent les exactions des troupes en guerre de l’un et de l’autre parti.

Plusieurs nobles de Saint-Alban se rendront en cette ville pour ratifier le traité de Guérande mettant un terme à cet épisode ruineux pour la population.

L’un des ducs de Bretagne les plus connus confisquera le comté de Penthièvre. Pour dresser la liste des personnes soumises à l’impôt du « fouage », destiné à ses revenus fiscaux, il procède au recensement des « feux » (=foyer). Une enquête est menée pour établir de la véracité des dires des personnes se déclarant nobles donc non assujetties à cet impôt ducal. Lors d’une montre (inspection militaire) réunie à Moncontour, autre place forte du Penthièvre, trente six nobles, hommes d’armes, représentent la paroisse. Leurs équipements sont révélateurs de leurs revenus fonciers. Leurs comptes financiers ne dénotent pas de grandes richesses, ils se situent parmi les nobles pauvres. Les rentrées fiscales sont un souci permanent pour l’équilibre du budget ducal, aussi, des enquêtes seront menées à plusieurs reprises par des officiers pour contrôler et juger de la réalité des situations des habitants de Saint-Alban.

Après le mariage qui apporte dans la dot la Bretagne, le duché perd son indépendance et, rattaché à la couronne de France, il doit se soumettre à la volonté politique des nouveaux maîtres de la région. Le duché entre dans « l’âge d’or », tout relatif et proportions gardées. Le territoire possède des terres de bonne qualité mises en céréales, des prairies, mais la couverture végétale de landes est encore importante. La densité de population est faible. Les moulins à eau sur la Flora, et à vent sur les promontoires, généralement associés par deux, sont nombreux. La grande époque des toiles de lin de Bretagne se traduit ici par une production artisanale et à utilisation locale.

La terre étant meilleure que celle des communes du littoral, les marins albanais seront moins nombreux qu’ailleurs, sans pour autant se trouver engagés dans les équipages de la Royale, enregistrés sur les rôles de la Compagnie des Indes et parfois émigrants vers le Nouveau Monde. De grands travaux de voiries seront réalisés pour concevoir l’axe Lamballe – Dahouët.

La commune entre en révolution en toute discrétion. Son premier maire est désigné en 1790. Toutefois la chouannerie est active dans le bois de Coron et dans l’arrière pays de Moncontour (de Boishardy) et plus loin dans les landes du Morbihan (Cadoudal). Les plages reçoivent les nobles émigrés ci-devant, et les courriers qui assurent la correspondance entre l’Angleterre et les chefs locaux. Leur accueil et des caches sont assurés sur les trajets. Comme tous les courants d’opinions sont alors partagés nous verrons quelques noms d’albanais apparaître au gré des campagnes napoléoniennes.

Le bois de Coron est rattaché à la commune au détriment d’Hénansal, commune limitrophe, et fournit en bois d’oeuvre la paroisse et « s’exporte ». L’époque de la grande pêche, terre-neuvas et islandais, permet aux familles peu aisées d’assurer un complément substantiel de revenus : la mise en culture de la terre familiale et un embarquement pour une période de grande pêche. Contrairement aux idées reçues, cette vie de bagne ne meublait pas les soirées de longs discours anecdotiques, ces marins de force étaient plutôt fermés à raconter leurs souffrances physiques et morales.

 

Quelques productions agricoles, principalement la pomme de terre et le bois d’oeuvre du bois de Coron sont embarqués au port de Dahouët où le cabotage le long de cette côte nord assure des liaisons commerciales.

C’est aussi à ce moment-là que le costume et la coiffe locale atteignent leur finalité dans l’élégance. La coiffe de dentelle, nommée le « dallet », est une forme évoluée d’une mise renaissance. Le costume féminin porté partiellement jusqu’à l’aube des années 1940, de couleur dominante noir n’est pas sans attrait avec son grand châle tapis. Les hommes sont vêtus d’un habit bleu et coiffé d’un petit chapeau de feutre velours à guides.

Le chemin de fer à vapeur fera bénéficier la commune de cette innovation technique. La ligne ferroviaire au départ de Saint-Brieuc, comporte une bifurcation au Poirier, un aiguillage pour Lamballe et rejoint la grande ligne Paris – Brest, une autre en direction de la côte pour desservir les stations balnéaires. La gare (privée), un château d’eau et une manche pivotante pour locomotive rappellent cette époque du « petit train ».

Comme toutes les communes de France, Saint-Alban a fourni son contingent d’hommes aux champs d’honneur de la Première Guerre Mondiale. Ici, le monument du souvenir n’est pas figuratif, c’est une colonne de granite à section carrée surmontée d’une croix de guerre.

La Seconde Guerre Mondiale a été à l’origine de l’accueil de réfugiés fuyant l’avance allemande, à l’aménagement d’un petit camp provisoire de prisonniers français ayant servis dans les régiments coloniaux africains, à la construction de blockhaus. A l’instar de l’élan national, la résistance locale a participé à l’éviction des troupes d’occupation. Ici, comme ailleurs, les évènements d’Algérie n’ont pas été sans appeler et rappeler quelques jeunes gens du contingent.

La commune, sous l’impulsion de municipalités dynamiques et d’habitants participatifs se développe régulièrement. Les aménagements collectifs, l’amélioration du cadre de vie, la préservation du patrimoine, l’importance du milieu associatif permettent de mener de pair avec l’accroissement de la population un développement du tissu socio-culturel, artisanal, des services et de l’accueil.